L’âge d’or de la métropole
Histoire | Publié le 15 janvier 2012
Montréal a été une capitale mondiale des paquebots transatlantiques durant les années 1950 et 1960, avec plus de 320 000 immigrants arrivant dans la Métropole ou y transitant.
Dès la fondation de Montréal, le fleuve Saint-Laurent joua un rôle majeur dans le développement du commerce international. Vers 1850, les compagnies maritimes comprirent que la vague d’immigrants provenant des pays d’Europe en vue de s’établir dans le Nouveau Monde devenait de plus en plus importante. Durant les 20 ans qui suivirent, le port de Montréal s’agrandit et améliora ses installations afin de fournir tous les services requis pour accommoder les passagers, leurs bagages et le cargo.
De 1875 à 1922, le port de Montréal accueillit au-delà de quarante navires de passagers par année en provenance des principaux pays européens. Ces navires appartenaient à huit compagnies maritimes (Canadian Pacific steamship Line, Cunard Line, White star Line, dominion Line, Allan Line, Hamburg America Line, Thompson Line et Beaver Line) qui offrirent des services réguliers entre les deux continents. En 1913, Montréal s’imposa comme le plus important port céréalier d’Amérique, devançant New York. Et en 1926, plus de 1 400 navires océaniques accostèrent dans le port de la Métropole.
La Première Guerre mondiale entraîna une importante diminution de services et de passagers. Mais le flot des voyageurs et des immigrants au Canada reprit de plus belle dans les années 30, certains s’installant carrément à Montréal, d’autres repartant ailleurs en Amérique du Nord. Si bien que 1938 fut une année record dans le transport de passagers pour le navire l’Empress of Britain de la compagnie Canadian Pacific Steamship Line .
Ce navire fit pas moins de 47 traversées entre l’Europe et Montréal via Québec, et vice-versa, transportant au total plus de 7 800 passagers. C’est à cette époque que la Canadian Pacific reçue le titre glorieux de «The World’s Most Complete Transportation system», la compagnie de transport la plus complète au monde du fait qu’elle possédait à la fois des paquebots, des trains et des hôtels.
Lors de la seconde Guerre mondiale, les transatlantiques ont été affectés au transport de troupes à travers le monde. Plusieurs ont été coulés, si bien que, une fois la paix revenue, de nouveaux navires de croisière plus modernes sont apparus avec un confort sans précédent.
La plus grande vague d’immigrants qu’a connue le Canada s’est produite au cours de la période 1945-1972. La population augmenta alors de 80% et passa de 12 à presque 22 millions de personnes. Par exemple, entre 1945 et 1965, plus de 320 000 immigrants issus de plus de 60 groupes ethniques arriva à Montréal ou y transita.
Qui plus est, entre 1950 et 1961, le port de Montréal a connu une augmentation record du trafic de passagers de 190 %… répartie entre neuf compagnies maritimes et une vingtaine de navires : Canadian Pacific (Empress of France/England/Britain/Canada); Cunard Line (Ivernia/Saxonia/Carinthia/Sylvania); Holland America Line (Ryndam/Maasdam); North German Lloyd (Berlin); Home Lines (Homeric/Italia); Greek Lines (Arkadia); Morflot (Alexandr Pushkin); Polish ocean Lines (Batory) et Europe-Canada Line (Seven Seas).
L’apparition, au début des années 1960, des avions à réaction faisant la traversée de l’Atlantique en quelque six heures a sonné le glas du trafic des passagers maritimes à travers le monde. Mais la décennie suivante a vu éclore une nouvelle formule de vacances : les croisières. Ce fut le début d’un succès commercial sans précédent qui ne se dément pas 40 ans plus tard, avec tous ces nouveaux paquebots sans cesse plus gros et raffinés, et une clientèle sans cesse croissante et répétitive.